El camino del Norte

Irùn

Avant de partir d'Irùn,  j'ai mis ma jolie chemise rose.  On m'a donné mon petit passe-port du pèlerin (le crédential) et ma coquille (la fameuse coquille St-Jacques) que j'ai accrochée à mon sac-à-dos.  Je suis partie de bon matin (vers les 8h00).

El camino del Norte

Il y a deux routes principales qui vont de la frontière française jusqu'à Compostelle:  El Camino Francès (le chemin français) et El Camino del Norte (le chemin du Nord, mieux connu sous le chemin de la Côte).

Moi, j'ai choisi le chemin de la Côte (el Camino del Norte) pour plusieurs raisons.  Premièrement, le chemin français (el Camino francès) est plus populaire, donc, plus fréquenté.  On le dit même achalandé, alors que le chemin du Nord est plus tranquille.  Et moi, j'aime bien la tranquilité.

Le chemin du Nord est aussi le plus difficile et le plus beau.  J'aime bien aussi la difficulté..  et la beauté.  Et je trouve qu'ils vont bien ensemble.  La beauté, en ce sens, est souvent une récompense. 

12 septembre: de Irùn à Donibane (17km, 500m. d'altitude) 

Question difficulté, j'ai été servie hier.   Le chemin est assez difficile de Irùn à Donibane (le plus difficile pour les prochains jours, à en croire les dépliants).  On voit tout de suite à quel sorte de trajet on va avoir à faire.  Ça nous met déjà en forme.  Avis à ceux qui veulent s'y risquer, ça prend un peu (pas mal) d'entraînement.  Pas seulement pour la marche, mais aussi en montagne. 

Pour ma part, j'apprécie beaucoup avoir vécu deux ans dans les Alpes.  Les montagnes ne me font plus peur.  Et puisqu'on traîne un poids sur les épaules, mieux vaut être préparée musculairement aussi.  Outre les montées à pic et le terrain accidenté, les marches sont parfois hautes et, avec un poids sur les épaules, c'est parfois tout un défi de garder son équilibre.

Donibane

Quand je suis arrivée à Donibane, tout était décoré en rose.  Des banderolles roses, des drapeaux roses, et même les gens étaient habillés de rose.  Je ne savais pas ce qui se passait, mais je suis allée déposer mon sac à l'auberge, j'ai pris une douche. Avant de retourner en ville, j'ai remis (sale, pas sale) ma jolie chemise rose. 

Je n'avais jamais vu une ville aussi rose. 

Ils fêtaient, à ce qu'il parait, leur équipe de rameurs dont la couleur est rose.  Il y a eu une fanfare et toute la ville la suivait en paradant en rose. 

J'ai embarqué dans la parade et dans la fête (incognito dans ma belle chemise rose.   lol)  Outre ses couleurs de fête, Donibane est un village magnifique en bordure de la mer, qui vaut le détour. 

13 septembre: De Donibane à San Sebastian (8km, 200m. d'altitude)

J'ai rencontré un couple de jeunes étudiants Tchèques (Jana et Michael) à Donibane et nous avons fait la route ensemble.  Ils ont 20 et 22 ans et viennent de Prague.  On s'entend bien et on a le même rythme. On est arrivé à San Sebastian en début de journée.

                         (certaines photos sont de Michael)

San Sebastian

En soirée, pour se divertir, on est allé prendre... une marche (oui oui! on aime ça, nous autres). 

D'abord sur la plage et dans l'eau.  Quel massage pour les petits pieds fatigués! 

Ensuite on est allé visité un vieux château sur une colline, puis on est revenu par la plage (re-massage).  

14 septembre: De San Sebastian à Zarautz, en passant par Orio (23km,  350m)

En partant de San Sebastian, une gentille petite station préparée spécialement pour les pèlerins: une petite table avec un cahier pour écrire un mot, des chaises pour se reposer, des bouteilles d'eau fraîche pour remplir les nôtres (ça, c'est vraiment très apprécié) et ... 

un écriteau qui dit:  795km jusqu'à Santiago (Saint-Jacques de Compostelle).  Alors, on se donne une petite tape sur les fesses et on s'encourage..  Déjà 25 km de fait, alors on lâche pas!  lol. 

Belle grosse journée de marche.  Le soir, on retourne sur la plage.  Le contact de l'eau et du sable est un véritable délice pour mes pieds fatigués. 

Si je vous donne l'altitude en mètres, c'est que pratiquement tous les villages sont au niveau de la mer, donc tous les matins, il faut grimper dans la montagne et redescendre en fin de journée.  C'est entre autre pour ça que le chemin de la côte est le plus difficile.. et le plus beau!

15 septembre: De Zarautz à Zumaia en passant par Getaria (10km, 175m)

  

Petite journée.  On se la coule douce.  On prend des pauses souvent et longtemps.  Pas de presse.  À Zumaia, l'auberge est magnifique et accueillante.  La plage aussi.  Tout est prévu pour les pèlerins.  La ville est adorable.  On aimerait bien rester mais le chemin nous appelle encore.  Quand faut y aller, faut y aller!

16 septembre: De Zumaia à Deba (12km, 300m)

Je voyage encore avec Jana et Michael.  Il font le chemin pendant 10 jours, ensuite ils doivent retourner à Barcelone, puis à Prague.  Je commence à apprécier leur compagnie.  Je crois bien que je vais m'ennuyer d'eux quand ils ne seront plus là, mais pour l'instant, j'apprécie. 

à plus..