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Petite Marie de par le vaste Monde

Les voyages et réflexions d'une Québécoise pas comme les autres.

La première idée... II

Publié le 5 Août 2012 par MFranceFa9 in hors des sentiers battus

 

 

JiuZhaiGou

 

Chine--le-voyage-878.jpg

 

La vallee du JiuZhaiGou. Un jour aller.  Un jour pour visiter.  Un jour pour revenir.  Un vrai petit tresor national.  L'eau bleue et turquoise, de couleur vraiment spectaculaire, est si claire qu'on peut voir jusqu'à plusieurs mètres en profondeur.  On va a JiuZhaiGou pour voir les chutes, les rivières et les lacs... et les petits villages tibétains.

 

Comme les Chinois voyagent toujours en petit paquets et que moi, je prends toujours un chemin différent de tous les autres, j'ai quand même réussi à trouver de longs et beaux moments de solitude comtemplative dans ces beaux paysages.  

 

 

 

 

 

C'est sur le chemin du retour que tout s'est gaté.

 

 

 

Résolutions et dérésolutions..

 

Depuis le début de mon voyage, j'étais remplie de Chine--le-voyage-675.jpgremords de conscience.  Je savais très bien que ce voyage durerait au moins trois semaines, mais voilà, au bout de deux semaines, il y avait un événement au Quebec qui se déroulerait sans que je n'y sois:  l'anniversaire de ma filleule.  Tous les jours, j'y pensais un petit peu.  À l'allée vers JiuZhaiGou, ma résolution était encore ferme.  Je ne serais qu'une seule fois dans ma vie en Chine, je voulais tout voir ce que j'avais à voir avant de repartir.   Au retour de JiuZhaiGou, mon coeur de marraine fond comme neige au soleil.  Je pense que je n'ai seulement que deux filleules dans la vie et juste une Joanie et que je manque sa fête beaucoup trop souvent déjà (je suis souvent en voyage).  Je suis emplie de tristesse et je pense que tout est foutu, il est déjà trop tard.  Même en prenant l'avion dès mon retour à Chengdu, je n'arriverais pas assez tôt au Quebec pour son anniversaire.  Puis à force de me morfondre et de refaire les comptes, je réalise soudain que j'ai oublié de tenir compte du décalage horaire. 

 

Soudain, tout n'est pas perdu.  Les choses redeviennent possibles. 

 

De plus, est-ce que je voulais vraiment aller faire Emeishan?  Je me remettais à peine des courbatures de Huashan.  Et en plus, on m'avait dit que Emeishan était elle aussi entièrement couverte d'escaliers.  Pour tout vous dire, je m'attendais à etre déçue. 

 

 

Un peu d'ésotérisme

 

Dans mes lectures et dans ma vie, j'en suis venue à croire que nous sommes trois personnes: Un corps, un esprit et une âme.  Au nom du père, et du fils et du saint-esprit, pour ceux qui aiment bien les allégories. 

 

Chine--le-voyage-666.jpgLe corps a ses besoins très spécifiques: manger, dormir, faire l'amour. On les connait tous.  Quand il veut quelque chose, il ne passe pas par quatre chemins pour nous le dire.  Il parle très fort.  Il crit souvent.  On l'entend tout le temps. 

 

L'esprit pense, calcule, raisonne.  Il aime, aussi, à sa maniere.  Il aime sa famille.  Il aime les personnes qui sont gentilles avec lui, qui sont belles, qu'il admire.  Il fait des plans aussi.  Il a des idées et il pense beaucoup.  Le plus souvent à lui.  L'esprit est le siège de l'égo.  Quand il a une idée, il s'exclame haut et fort.  Il travaille souvent de paire avec le corps lorsqu'il se tape un bon film avec un sac de chips, par exemple.  ;-) 

 

L'âme n'a rien à faire de tout cela.  L'âme n'a pas de famille, elle n'a pas vraiment d'amis non plus.  Elle aime tout autant le paysan que le prince, l'étranger que le frère.  Elle ne se preoccupe pas de nos histoires terrestres.  L'âme n'a qu'un seul but dans la vie, c'est d'évoluer.  Elle connait tous les secrets de l'Univers.  Elle a accès à tous les mystères.  Elle possède toutes les réponses.  Si nous l'écoutions, si nous l'entendions, nous pourrions tout connaître.   Mais l'âme chuchote.  Que dis-je?  L'âme murmure.  D'un murmure à peine audible.   Sous les cris du corps et les exclamations de l'esprit, pas étonnant que nous ne l'entendions pas très souvent. 

 

Dans l'autobus qui me ramène à Chengdu, Chine--le-voyage-756-A.jpgmon corps endure en silence l'inconfort que lui inflige 8 heures de route ponctuées de pauses-pipi, tandis que mon esprit, lui, crie à tue-tête sa nouvelle idée, sa brillante idée de revenir à la maison pour la fête à Joanie.  Je me voyais déjà sortir d'une boite-cadeau et surprendre tout le monde.  Je voyais déjà les exclamations de joie.  Je riais doucement de ma nouvelle idée en regardant les montagnes défiler.  Si mon âme exprimait un désaccord quelconque, à cette étape, je ne l'entendais pas encore.

 

 

Virement de bord..

 

J'arrive à Chengdu.  Il y a un bug sur l'ordinateur de l'auberge, impossible d'accéder à ma boite de courriels.  Je suis coupée de tout contact avec ma famille, ma mère.  Je ne peux donc pas savoir quand fêtera-t-on l'anniversaire de Jo.  La plupart du temps dans ma famille, c'est le dimanche midi (et après-midi).  Arriver dimanche matin, c'est possible.  Je dois tout d'abord prendre un avion pour Pékin, où j'ai laissé quelques bagages.  Je ne trouve pas de vol Pékin-Montréal tout de suite, mais je verrai ça rendue à Pekin. 

 

Tout ne se fait pas sans problème, mais le billet d'avion pour Pékin n'étant pas excessivement cher, l'auberge accepte de l'acheter pour moi sur Internet en échange d'un paiement cash (je ne possède pas de carte de crédit).  Je joue de malchances en malchances pour trouver un taxi qui m'amènerait à l'aéroport.  Soit ils sont pleins, soit ils ne me voient pas.  Ou encore ils tournent la rue juste avant.  Ou bien je me déplace et un taxi arrive à l'endroit ou je me tenais et embarque quelqu'un d'autre.  Je suis du genre à penser que quand je suis mon bon chemin, la vie m'ouvre les bras, mais quand ma route est juchée d'obstacles, c'est que je me suis trompée de voie.  Je suis sur le bord de retourner à l'auberge quand un taxi s'amène et s'arrête devant moi. 

 

J'arrive à temps à l'aéroport.  C'est l'avion qui ne veut pas décoller.  À ce qu'il parait, des exercices militaires dans le ciel de Chengdu empêche mon avion de prendre son envol.  Je suis au désespoir.  J'examine encore une fois la possibilité d'annuler ce voyage, mais mon bagage étant déjà dans la soute, je considère la chose un peu trop compliquée.  Je commence à avoir de sérieux doute sur la pertinence de ma nouvelle décision, mais un gros processus vient d'être entamé et c'est ben dur de revirer de bord. 

 

 

Arrivée à Pékin

 

Chine--le-voyage-1167.jpgJ'avais l'intention de me rendre directement à mon auberge préférée:  Happy Dragon Courtyard Hostel  (une petite pause publicitaire juste pour eux.  C'est là que je vais chaque fois que je vais à Beijing, je m'y sens comme à la maison et le personnel est vraiment charmant.) 

 

Dans mon départ en catastrophe de Chengdu, je n'ai pas pensé réserver mon auberge et dans l'avion, ben, on peut pas utiliser le cellulaire...   De l'aéroport, je décide de les appeler pour réserver un lit.  Ils sont complets.  J'appelle une autre auberge.. complet.  D'autres.  Complet. Complet. Complet.  Je n'ai presque plus de batterie sur mon cellulaire.  Je sacre.  Je décide de me rendre quand même au Happy Dragon.  De toute façon, mon bagage est dans leur locker et ils sont assez gentils pour ne pas me laisser coucher dehors, j'en suis sûre.

 

J'arrive au Happy Dragon. J'ai le cul borde de merde.  Un couple a reservé mais ne s'est jamais pointé.  J'ai mon lit dans un dortoir.  Je récupère mon bagage.  Je trouve un billet dChine--le-voyage-078.jpg'avion intéressant sur Internet qui me ferait arriver samedi soir à 22h30 et j'envoie un courriel à ma mère pour m'assurer que quelqu'un peut passer me prendre à l'aéroport.  Je lui demande quand est-ce qu'on fête la fete a Jo.  Peut-être bien que je me suis gourée.  Peut-être bien qu'ils ont decidé d'attendre la semaine prochaine.  J'ai aussi besoin de son numéro de carte de crédit, le billet vers Montreal est trop cher, les auberges ne m'aideront pas.  

 

Il se fait tard.  Je décide de dormir là-dessus, mais mon sommeil n'est pas clair.  Je me réveille dans la nuit avec l'impression d'être passée à côté de quelque chose de très important en renoncant à Emeishan.  Mon angoisse d'avoir  pris une décision contraire à ce que j'aurais mieux fait de prendre murmure de plus en plus fort en moi.  Je commence à l'entendre.

 

 

 

La réponse de ma mère m'attend sur Internet au réveil.  On célèbre Joanie samedi soir. 

 

Chine--le-voyage-1239-copie-1.jpg

Plouf! 

Mes plans tombent à l'eau. 

Non seulement j'arriverais trop tard, mais je dérangerais (quelqu'un doit bien venir me chercher à l'aéroport) et je "scraperais" le party.

 

L'urgence de retourner au Québec est donc passée, mais Emeishan est déjà loin derrière et je trouverais ridicule de retourner.  Ici, dans les environs de Pékin, il n'y a plus rien qui m'intéresse vraiment à visiter.

 

Je passerai donc les jours qui viennent à vagabonder dans Pékin (du ben beau vagabondage pareil) en essayant de ne pas trop me morfondre à propos d'Emeishan et en recherchant constamment un billet d'avion pas trop cher qui me ferait revenir à la maison.  

 

Mais la décision (folle, mais coudonc!) s'est prise subitement.  Deux petites secondes avant d'appeler mes parents sur Skype.  Il fallait que je fasse Emeishan.  Il fallait que je retourne.  Je me suis dite, si mes parents m'encouragent à y retourner, j'irai.  Je leur parlai donc de ma déception d'être partie du Sichuan trop tôt.  Ils m'ont tous les deux conseillée de terminer mon voyage avant de revenir à la maison.

 

Revenir à la maison avec des bons souvenirs et non des regrets.  Même si c'est fou, ça fait du sens!

 

Chine--le-voyage-059.jpg Le lendemain, je m'achetais un billet de train vers Chengdu.   Retraverser le pays presqu'au complet.  En comparaison, c'est comme si j'avais été en Alberta, j'étais revenue à Montréal sur un coup de tête en avion et je retournais en Alberta en train.  Un peu penaude, je dois dire.  Toute cette histoire me coutait très cher.  La prochaine fois, j'aimerais que mon âme s'exprime plus fort et plus vite s'il vous plait.  Pas toujours évident de l'écouter.

 

...

 

Ce n'était pas juste un petit caprice d'enfant.  Je voulais expérimenter la couchette.  Comme un attrait touristique, je voulais voir comment c'était de voyager dans un lit.  De plus, le voyage de Pékin à Chengdu en train, ça dure plus de 24 heures, alors quand la préposée de la gare m'a dit qu'il restait juste des billets "debout" ou "couchette molle", le choix n'a pas été très difficile.  J'ai voyagé comme une princesse jusqu'à Chengdu.

 

 

 

 

 

 

 

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