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Petite Marie de par le vaste Monde

Les voyages et réflexions d'une Québécoise pas comme les autres.

Emeishan.

Publié le 23 Juin 2013 par MFranceFa9 in hors des sentiers battus

Eh ben non, je n'avais pas encore écrit le dernier article qui aurait pu clore mes aventures en Chine.  Par paresse, je l'avoue.  Je n'avais rien oublié.  Mais une fois le pied sur le sol québécois, le blog et l'écriture m'ont soudainement passé 10 pieds au-dessus de la tête.

 

Mais là, près de 10 mois après mon retour, je décide de vous en raconter des petites bribes au moins.  Pour la "luck" surtout.  Parce que quand on veut commencer quelque chose de nouveau, faut commencer par finir ce qui était déjà commencé.  Alors, voilà!  Je vais boucler la boucle.

 

Emeishan, montagne sacrée de Chine.

 

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Emeishan est une des 4 montagnes sacrées de Chine.  De ce que j'en ai lu, elle est peuplée de petits singes voleurs et on peut y loger dans d'anciens monastères. 

 

Je suis arrivée au petit matin en autobus.  Pendant que je prenais mon petit déjeuner chinois (je m'en venais pas pire assimilée LoL) au pied de la montagne, une dame m'a vendue un baton en bambou.  Les batons sont toujours utiles pour la randonnée en montagne, mais dans cette montagne, j'ai lu qu'ils étaient presqu'essentiels pour repousser, en cognant sur le sol, les petits singes insolents.

 

Aussitôt mon baton acheté, j'ai souvenir de mon Chemin de Compostelle et mon précieux baton de pèlerine que j'avais sculptée moi-même. Je savais que j'avais bien fait de revenir à Emeishan.  Ce sera mon pèlerinage chinois.

 

 

Chine--le-voyage-1587.jpg

Alors je me lance dans l'aventure et j'entame les premiers kilomètres.  Je ne tarde pas à me rendre compte que Emeishan est de toute beauté.  Montagne fertile avec des papillons gros comme ma face, je m'en mets plein la vue et je savoure la sérénité des lieux.

 

 

Comme une image vaut mille mots, je laisserai donc parler la lentille de ma caméra...

 

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Dans mon ascension, je croise des gens de tous âges...

 

 

 

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  et de toutes conditions physiques,

 

 

 

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des boui-bouis comme disent les Français...

(petits restos-dépanneurs d'allures suspectes.)  Ici, en montagne, ils sont terriblement chers.  Vous comprendrez pourquoi quand vous saurez comment ils sont ravitaillés.

 

 

Chine, le voyage 1491

 

 

 

 

des oeuvres d'art monumentales...

 

 

 

 

 

 

 

 

des petits singes (des macaques pour être plus précis)...

 

Celui-là est mon premier tête-à-tête avec un d'entre eux.  Je venais tout juste de quitter un groupe de touristes chinois qui les excitaient et qui s'excitaient eux-mêmes en leur présentant

Chine--le-voyage-1552.jpg

de la bouffe, qui capotaient quand ils se faisaient pogner une jambe ou se faisaient voler leur sac de chip ou leur bouteille de jus. 

 

Les macaques ont la réputation d'être des voleurs effrontés et, effectivement, s'ils voient de la bouffe, ils la prennent et sans demander la permission. 

 

Juste avant de quitter le groupe de touristes, comme je m'engageais toute seule sur un sentier qui menait vers le sommet, un gardien m'a fait signe de solidifier ma bouteille d'eau.  Effectivement, elle pendouillait sur le côté de mon sac-à-dos et un singe aurait pu me l'arracher.  Après l'avoir mieux fixée, je me suis éloignée du groupe tumultueux et...

 

                                                                                                    aaaaaahhhhhh, enfin... la paix........

 

À peine un kilomètre plus loin j'ai rencontré cette petite face de "pet" assis sur la rampe de bois qui borde les escaliers.  Il était à environ un mètre de moi.  On s'est regardé tranquillement tous les deux.  Apparamment, il ne m'a pas perçue comme étant une très grosse menace parce qu'après un certain temps, il s'est gratté les fesses et il est reparti de son côté.

 

Finalement, les singes ne sont pas plus effrontés que les humains qu'ils rencontrent.  Ils s'adaptent, c'est tout.  :-)

 

 

 

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Le soir venu, j'ai dormi dans un monastère, où on m'a donné une jolie petite chambre toute blanche et simple (probablement une ancienne chambre de nonne)...

 

 

 

 

 

 

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  avec une grande fenêtre qui s'ouvrait sur la nature.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le lendemain,  plus je m'élevais en altitude, plus les paysages étaient magnifiques.

 

 

 

 

 

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Un peu plus tard, dans l'après-midi, juste après m'être faite dépasser par un couple de Chinois, je les entends crier et s'exciter un peu plus loin sur le chemin.  Je me demandais bien ce qui se passait. 

 

 

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Cinq minutes plus tard, je comprends.  J'arrive face à face avec une colonie de macaques (il devait y en avoir environ une trentaine) de tous âges.  Dans les arbres à ma droite, en ras de montagne à ma gauche (presqu'au-dessus de ma tête) et surtout, beaucoup sur la rampe et dans les escaliers en face de moi.  Et c'était eux les plus impressionnants parce qu'ils étaient nombreux, ils venaient dans ma direction et passaient tout près de moi. 

 

 

 

 

 

 

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Tranquille, je les laissai passer, prenant mille photos par la même occasion.  Le plus gros et le plus vieux du groupe est venu à mes pieds pour tirer et tester mon baton.  J'ai simplement tenu mon baton fermement et j'ai fait "tchut, tchut tchut..." comme on fait pour relaxer quelqu'un.  Il a lâché prise et s'est en allé.  Les autres m'ont croisée silencieusement et respectueusement.  Je n'avais pas de nourriture, je n'étais pas une menace et je n'étais pas excitée.  Il n'y avait donc aucune raison pour eux de s'exciter eux-mêmes.  Ce fut une expérience grandiose et inoubliable.  Une douceur à mon p'tit coeur, tous ces petits singes autour de moi...

 

Chine--le-voyage-1734.jpg

 

  Sur mon chemin, j'ai croisé aussi plusieurs travailleurs de montagne.  Comme la montagne est entièrement en escalier, aucun véhicule (pas même un tout-terrain) ne peut s'y engager.  C'est donc à pied que des hommes et des femmes acheminent les denrées nécessaires à notre ravitaillement dans les nombreux petits bouis-bouis et restaurants.  Je peux comprendre maintenant pourquoi ils sont si chers.  

 

 

 

 

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Ils sont chargés de quantités impressionnantes de riz, de sucre ou de bouteilles d'eau et s'aident avec une grosse canne dont ils se servent aussi pour appuyer leur paquet, histoire de prendre une mini-pause sans se décharger.   

 

Déjà l'ascension de la montagne est essouflante et pénible pour nous qui ne sommes pas chargés.  Les voir monter avec tout ce poids, c'est assez impressionnant. 

 

Je leur tire mon chapeau.

 

 

Continuant à monter, je croise...

 

 

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 d'autres bouis-bouis...

 

 

 

 

 

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d'autres monastères...

 

 

 

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  encore plus de paysages magnigiques et...

 

 

 

 

 

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et d'autres petits singes au-dessus de ma tête.

 

 

 

 

 

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J'arrivai finalement au sommet de la montagne, totalement innocente de ce que je venais de faire. 

 

J'aurais pourtant dû savoir qu'il ne faut jamais coucher au sommet d'une montagne chinoise si on ne veut pas payer une fortune pour se loger.  J'arrivais à la brunante et le prix des hébergements étaient astronomiques (minimum 400 yuans la nuit). 

 

 Parce que le dada des Chinois, c'est de regarder le lever du soleil du haut de la montagne.  Ils n'hésitent pas, d'ailleurs, à se lever au milieu de la nuit et parfois même, à escalader la montagne en pleine noirceur pour pouvoir voir se lever le soleil sans se ruiner. 

 

Bref,  j'étais au désespoir... et prête à dormir dehors, Chine--le-voyage-1802.jpgquand deux jeunes filles à qui j'avais demandé des informations plus tôt sont revenues m'aborder et ont fait sonner leurs contacts et leurs téléphones cellulaires pour me trouver une chambrette à 200 yuans.  Quand même chère si on considère que je paye généralement 60 à 75 yuan pour un lit en auberge de jeunesse mais, à comparer à ce qu'il y avait de disponible, c'était quand même une vraie aubaine.  Mes deux nouvelles amies m'ont aidée à m'installer et, contentes d'avoir l'attention d'une étrangère et de pouvoir pratiquer leur anglais, ont papoté avec moi pendant un bon petit bout de temps.  

 

 

Le lendemain, 4 heures du mat, tout l'hotel se réveille et s'anime (les Chinois sont très bruyants).  Moi de même.  Tout le monde se rend, à la grande noirceur, au réverbère sur le flan de la montagne et se taille une place dans les escaliers et les estrades en attendant le GRAND SPECTACLE, ce pourquoi nous avons payé nos taudis 4 fois leur valeur.  Nous attendons tous que la GRANDE VEDETTE, Monsieur Soleil, daigne faire son entrée. 

 

Chine--le-voyage-1811.jpgEn soudain, il se lève et sort du brouillard.  Il apparait et...

 

j'assiste au lever de soleil le plus ordinaire

que j'ai jamais vu.

 

 

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Et je ne peux m'empêcher de penser... 

 

 "Tout ça pour... ÇA?"  

 

 

 

 

 

Déçue, j'me dévire de bord et je m'en vais de l'autre côté (vers l'Ouest), songeant déjà à redescendre la montagne au plus sacrant parce que de toute façon, y a rien à voir icitte. 

 

Et c'est en lui tournant le dos que je vois toute la magnificience du lever de soleil. 

 

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La lumière....

 

 

 

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Après m'en avoir mis plein les yeux et la lentille de caméra, j'amorce finalement ma descente, non sans me demander, puisque j'ai pris deux journées entières à monter, si je vais en prendre seulement une pour descendre ou si je vais passer une autre nuit en monastère.  (J'aurais dû!).

 

Chine--le-voyage-1836.jpg

 

Je re-croise d'autres singes et d'autres groupes de touristes.  Finalement, je me demande bien qui sont les plus primates des deux.  

 

Alors que j'étais entourée d'un groupe d'environ 30 touristes chinois et 4 ou 5 macaques, les uns excitant les autres, j'observais un des singes juché sur la rampe.  Il semblait scruter quelque chose dans la foule.  Soudain, il s'est élancé, il a traversé la foule sans hésiter.  Les gens se tassaient sur son passage.  Il est allé droit vers une dame, lui a pogné le mollet.  La dame, effrayée, a laissé échapper un grand cri ainsi que son sac de plastique.  Aussitôt le sac par terre, le singe s'en est emparré et l'a vidé de son contenu.  Les pommes et les sacs de chips ont revolé par terre et il a finalement trouvé ce qu'il cherchait très exactement... un beau grand sac de "peanuts en écalles".  Mioum Mioum!!    LoL....   

 

Je revoyais encore le singe scruter la foule et je me disais qu'il l'avait senti à 3 mètres de distance même si le sac était scellé.  Il savait même qui l'avait et dans quel sac le trouver.

 

Avis à ceux qui veulent faire un tour à Emeishan:  Si vous ne voulez pas de troubles avec les singes, n'amenez pas de bouffe.  Ils ne vous pogneront pas le mollet.   

Chine--le-voyage-1843.jpg

 

 

Comme je n'aime pas revenir sur mes pas quand je fais une randonnée, je choisis un autre chemin pour la redescente et je vois...

 

 

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   d'autres restos...

 

 

 

 

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d'autres paysages...

 

 

 

 

 

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 d'autres monastères...

 

 

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d'autres papillons...

 

 

 

 

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  jusqu'au moment où j'ai la triste impression

de revenir à la civilisation.

 

 

 

 

 

 

J'en étais toutefois encore à me demander si je pouvais arriver à la ville avant la noirceur ou si je ne serais pas mieux de dormir une fois de plus dans un doux monastère.   (Ben dû!)

 

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Mon expérience de la veille dans un monastère avait été plus qu'agréable et, c'est par pur orgeuil que j'ai refusé l'offre d'une Chinoise à l'entrée du dernier monastère qui me sollicitait pour y dormir.  Je me disais que j'avais juste le temps d'arriver en ville avant la noirceur.  Je devais me dépêcher, mais j'étais sûre que je pouvais le faire.  Et je l'ai fait!  Là n'est pas le problème.

 

Je n'avais juste pas prévu que toutes les auberges de jeunesse seraient pleines à craquer et que ce serait difficile de se trouver une chambre abordable.  Finalement, c'est le commis à la réception de l'auberge de jeunesse qui m'a aidée à me trouver une chambre à 100 yuans.  Je l'ai prise tout de suite.  Je suis allée chercher mes affaires et la gentille dame m'a fait visité la chambre avant de me faire payer, parce qu'ELLE doutait encore que j'en voudrais.  Et je ne savais pas encore pourquoi.  Mais parfois j'ai cette tendance à la naïveté.  hihi..

 

Bref, elle m'amène dans la chambre, allume la lumière et, là, elle commence à danser la gigue avec une coquerelle grosse comme mon poing, au terme de laquelle, la coquerelle s'est fait écrapoutiller par la gentille hotelière qui me fit un grand sourire de vainqueresse.  Sans cérémonie, elle tassa le cadavre de coquerelle dans un coin de la chambre et me fit visiter la plus misérable des chambrettes que je n'avais jamais vue.  Le plancher sous la douche était totalement défoncé et Dieu sait qu'après une journée de randonnée, la douche était obligatoire. Une grande fenêtre donnait directement... sur le corridor.  Avec l'aide de l'hotellière, on la ferma, ainsi que le rideau pour ne pas dormir avec les voisins de chambres.

 

Elle me demanda encore si je voulais vraiment la chambre!  Résignée, je fis oui de la tête.  Il était déjà 21h00, j'avais besoin d'une douche etChine--le-voyage-1938.jpg j'étais plus que fatiguée. 

 

Je pris ma douche, tant bien que mal, en essayant de ne pas trop me salir au fur et à mesure en touchant à quoi que ce soit.  Le lit, pourtant, semblait propre et les draps blancs immaculé.  De ça, j'étais contente. 

 

Après la douche, je suis allée prendre l'air en ville parce que ce que je n'avais pas remarqué en visitant la chambre se révéla évident après la douche.  La fenêtre donnant sur le corridor était la seule fenêtre de la chambre.  Je ne pouvais donc pas l'ouvrir et faire aérer la chambre.  L'humidité était oppressante et l'air venait à manquer. 

 

Inutile de dire que j'ai dormi avec la lumière de la salle de bain allumée toute la nuit, en me disant, nostalgique, que j'aurais (Donc dû!) prendre la chambre qu'on m'avait offerte au dernier monastère.

 

 

Le lendemain je suis allée visiter Leshan..   

 

une petite colline avec un Bouddha géant à sa base.

 

 

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Mais là, sérieux, mes jambes n'en pouvaient plus. La moindre petite bordure de trottoir que je descendais me faisait élancer tous les muscles des cuisses. 

 

En plus, c'était un beau dimanche ensoleillé et il y avait du monde sans bon sens.  Il y avait plusieurs heures d'attente pour descendre l'immense escalier pour voir le Bouddha de près et le simple fait de penser à descendre tout ça était au-dessus de mes forces. 

 

Je n'y suis donc pas allée, j'ai juste pris quelques photos.

 

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Il y avait tellement de monde que j'ai eu du mal à m'approcher de la rampe pour pouvoir apercevoir la statue en question.  J'ai dû jouer du coude et de l'effronterie tout comme les Chinois le font parce que, astheure que j'suis rendue, je vais toujours ben prendre une photo de c't'esti d'gros Bouddha laitte là. 

 

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Bref, je n'ai jamais regretté d'être revenue sur mes pas pour ma randonnée sur Emeishan.  Peut-être que Leshan était pas si nécessaire, par contre.  ;-) 

 

 

Mais ce fut quand même une belle journée et un très très beau voyage.

 

 

 

Restez à l'affût parce que je prépare un nouveau voyage pour l'automne.  Je retourne en Europe, mais cette fois-ci, ce sera l'Europe de l'Est, en commençant par la Bulgarie. 

 

À la prochaine, les amis! 

Portez-vous bien!

 

 

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